Un peu d’histoire sur le Qigong

Pratique ancestrales

Les racines du Qigong sont millénaires et indissociables de la tradition taoïste. De nombreuses découvertes archéologiques et citations de textes anciens nous permettent de dire que le Qigong existait il y a plus de 5000 ans même s’il ne portait pas ce nom.

Le travail sur le souffle et l’énergie interne était déjà pratiqué par les sages de l’Antiquité et peuvent être considérées comme précurseurs ou ancêtres du Qigong moderne.

Les différents courants ancestraux

  • Le confucianisme
  • Le Taoïsme
  • Le bouddhisme
  • Les arts martiaux
  • Les médecins et les guérisseurs

Tout au long des siècles, ces cinq grands courants ont interagi et se sont mêlés les uns aux autres.

Ils partageaient tous le désir commun de protéger la santé, l’intégrité physique et mentale, afin de vivre en accord avec la nature, de se comprendre et de se maîtriser, et de contribuer au bien-être général, que ce soit au sein de leur famille ou de leur clan.

Deux figures qui influencé l’évolution du Qigong en Chine :

  • L’Empereur Jaune et la dynastie des Han.

2697 à 2597 av. J.-C.

  • L’Empereur Jaune (Huangdi)

Est une figure mythique et légendaire de l’histoire chinoise et est considéré comme le père de la médecine traditionnelle chinoise.

Les enseignements de l’Empereur Jaune ont jeté  les bases de la médecine traditionnelle chinoise, y compris la pratique du Qigong.

Les histoires et les légendes entourant l’Empereur Jaune ont été transmises principalement à travers des textes anciens et des traditions orales transmises à travers les générations.

Il est associé à l’origine de nombreux enseignements et pratiques de santé et de bien-être, dont certains sont considérés comme les précurseurs du Qigong.

On lui attribue la compilation de textes anciens tels que le Huangdi Neijin (Classique interne de l’empereur Jaune), qui est un ouvrage fondamental de la médecine traditionnelle chinoise. Ce texte contient des enseignements sur la relation entre l’homme et la nature, ainsi que des principes sur la cultivation de l’énergie vitale (Qi) pour maintenir la santé et l’équilibre.

On considère que son rôle en tant qu’ancêtre légendaire est important dans la transmission des connaissances et des principes ancestraux qui ont influencé le développement du Qigong et d’autres aspects de la culture chinoise.

206 av. J.-C à22-0 apr. J.-C.

  • Dynastie des Hans en Chine

Cette dynastie a joué un rôle significatif dans l’évolution du Qigong en Chine. Pendant cette période, des pratiques liées à la cultivation de l’énergie vitale (Qi) et à la recherche de la santé et de la longévité étaient déjà présente.

En 1973, des archéologues chinois ont trouvé un rouleau dessiné sur une étoffe de soie en couleurs dans le tombeau no 3 des Hans de Mawangdui près de Changsha. Il représentait 44 personnages de tous âges et des deux sexes dans diverses postures de Dayoin qui signifie tirer et guider le Qi.

Le tableau du Daoyin, fait partie des premières traces de description d’exercices physiques destinés à améliorer la santé.

Les empereurs des Hans ont montré un grand intérêt pour la médecine, la spiritualité et les pratiques de cultivation de l’énergie.

Aussi durant la dynastie des Han de nouvelles théories importantes ont influencé le Qigong. Par exemple, le concept de Qi en tant qu’énergie vitale, ainsi que la théorie des méridiens, qui décrivent les canaux énergétiques dans le corps, ont commencé à être explorés et développés pendant cette période.

De plus, des textes médicaux tels que le Huangdi Neijing (Classique interne de l’empereur Jaune) ont été compilés, fournissant des connaissances approfondies sur la relation entre le corps, l’énergie et la santé.

Ainsi, la dynastie des Han a joué un rôle essentiel dans la promotion et le développement du Qigong en Chine. Les enseignements, les pratiques et les théories établis pendant cette période ont jeté les bases pour les développements ultérieurs du Qigong en tant que discipline distincte.

Dans cette période différentes écoles de ‘Qigong’ ont émergé, influencées par le taoïsme, le bouddhisme et le confucianisme, et ont grandement bien que le terme ‘Qigong’ n’était pas utilisé à cette époque, les bases du Qigong moderne étaient déjà présentes.

220 – 280 après J.-C.

  • Période des Trois-Royaumes en Chine

Après la chute de la dynastie de Han, à cause de guerres entre seigneurs cela créé la division en Chine en Trois-Royaumes : Wei au nord, Wu dans le sud-est et Shu au sud-ouest. La réunification se fera en 280 avec la dynastie des Jin occidentaux.

Zhuge Liang, selon des récits historiques et légendes, est considéré comme un des plus grands stratèges de l’histoire chinoise dans les domaines militaire, politique et stratégique, modèle de sagesse et de prudence.

On dit que Zhuge Liang pratiquait des méthodes de Qigong pour renforcer son énergie interne (Qi) et harmoniser son esprit et son corps pendant les périodes de guerres et de stress.

Donc les pratiques de cultivation de l’énergie et de  méditation étaient déjà présentes. Il y a eu des écrits et traités sur la santé, la respiration et la cultivation de l’énergie produits par des médecins et sages de l’époque mais ne portait pas le terme ‘Qigong’.

1644 à 1912

  • Dynastie des Qing

Au début de la dynastie des Qing, le Qigong n’était pas largement pratiqué ou reconnu officiellement. Le terme Qigong n’est pas documenté mais le concept et les pratiques qui se rapprochent du Qigong existaient déjà. Ils étaient appelés sous d’autres termes. Ces pratiques ont continué à se transmettre de manière informelle et secrète, principalement au sein des cercles taoïste et bouddhistes.

Au cours de cette période, les empereurs Qing ont manifesté un intérêt pour les pratiques de santé et de cultivation de l’énergie, et certains ont même soutenu des maîtres de Qigong.

Sous la dynastie Qing le nom donné pour ces pratiques corporelles, exercices de respiration, méthodes de cultivation de l’énergie, renforcement du corps et de l’esprit étaient regroupés sous un terme plus général de ‘Neigong’.

Ce n’est qu’à la fin de la dynastie des Qing, vers le XIXe siècle, que le Qigong a commencé à gagner en popularité auprès du grand public. Des maîtres de Qigong ont commencé à enseigner publiquement leurs techniques et des livres sur le sujet ont été publiés.

Donc sous la dynastie des Qing, le Qigong a commencé à être plus connu et pratiqué par un plus grand nombre de personnes en Chine. Il n’a pas été officiellement reconnu dans le système médical à cette époque. Ce n’est que plus tard, au XXe siècle, après la chute de la dynastie des Qing et l’établissement de la République de Chine, que le Qigong a été réglementé et intégré officiellement dans la pratique médicale en Chine.

1912 à 194

  • République de Chine

Après la fondation de la République de Chine en 1912, le pays a traversé une série de bouleversements politiques et de conflits.

1913

  • Programmes de médecine chinoises et Qigong retirés des universités

À cette époque, des changements sont produits dans la société chinoise. Des programmes de médecine chinoise dont le Qigong ont été retirés des programmes d’enseignements des universités chinoises nouvellement établies.

Les enseignements de la médecine chinoise y compris le Qigong ont été soit supprimés, ou réduits à des cours optionnels ou à des écoles spécialisées distinctes.

Puis les programmes d’enseignements ont été organisés pour se concentrer davantage sur la médecine occidentale et les sciences modernes.

Cette période de réforme de l’enseignement a eu un impact significatif sur la médecine chinoise en Chine qui a été reléguée à un statut moins officiel et moins reconnu dans le système universitaire.

Tandis que la médecine occidentale a reçu plus de privilèges et de reconnaissances institutionnelles.

Malgré ces changements cela n’a pas entrainé la disparition de la médecine chinoise et du Qigong en Chine. De nombreux maîtres et praticiens de Qigong ont continué à enseigner et à transmettre leurs connaissances de manière informelle et privée.

Finalement le Qigong a retrouvé une reconnaissance officielle et un soutien dans les décennies suivantes, en particulier vers les années 1950.

1949

  • République populaire de Chine (régime communiste)

Après la République de Chine, le régime communiste a été établi en Chine continentale et le pays est devenu la République populaire de Chine.

La fondation a eu lieu le 1er octobre 1949, avec Mao Zedong à sa tête en tant que président du pays.

1949 à 1954

  • Reconnaissance du Qigong en Chine

Le gouvernement chinois reconnaît le mot QIGONG officiellement et a commencé à promouvoir le Qigong dans le cadre de sa politique de santé publique et à établir des institutions officielles pour étudier, réglementer et promouvoir cette pratique.

Le Qigong a commencé à être enseigné dans les universités chinoises à partir des années 1950.

1958

  • Le Qigong moderne est officiellement reconnu par le gouvernement chinois

En octobre 1958, Mao Zedone reconnaissait que de la médecine chinoise y compris le Qigong était précieuse et important en raison de ses connaissances anciennes accumulées. Cette reconnaissance officielle a contribué à la promotion et à l’intégration de la médecine traditionnelle chinoise dans les soins de santé du pays, et le Qigong a été considéré comme une pratique bénéfique pour la santé et le bien-être.

Ces développements ont entrainé plusieurs conséquences positives :

  1. Une augmentation des salaires pour les médecins de la médecine traditionnelle chinoise (MC).
  2. La réintégration des médecins de la MC dans les hôpitaux.
  3. L’utilisation et le développement accrus des plantes médicinales.
  4. La réédition des grands classiques de la médecine traditionnelle chinoise.
  5. La création de nombreux instituts de recherche dans des domaines liés à la médecine traditionnelle chinoise.

1959

  • Moment marquant pour le Qigong en Chine

Le gouvernement a lancé le mouvement de ‘’la santé pour tous’’, qui encourageait les gens à pratiquer le Qigong et d’autres méthodes de santé préventive. Des cours de Qigong ont été donnés dans les écoles, les entreprises et les communautés, et il y avait même des compétitions de Qigong. Cela a contribué à faire connaître et à promouvoir davantage le Qigong dans la société chinoise. C’était une période où le Qigong a commencé à être mieux reconnu et réglementé, avec des normes de pratique et des méthodes de formation établies. Dans l’ensemble, cela a été un moment clé pour le développement et la popularité du Qigong en Chine.

Les années 50 furent l’âge d’or du Qigong grâce au mot d’ordre : ‘’le médecin doit étudier le savoir du peuple pour servir la nation’’.

1920 – 1983

  • Liu Guizhen – Figure importante dans le développement du Qigong à cette époque

Liu Guizhen était un médecin et un enseignant de Qigong renommé. Il est reconnu comme l’un des pionniers du mouvement de revitalisation et de la popularisation du Qigong en Chine.

Après les bouleversements politiques et les réformes le gouvernement chinois a commencé à reconnaître les bienfaits du Qigong pour la santé et a lancé des initiatives pour promouvoir et développer cette pratique.

1954

Liu Guizhen a été l’un des premiers à être impliqué dans ces initiatives. Il a travaillé au sanatorium de Beidaihe en Chine, où avec son équipe de chercheurs, il a rassemblé diverses pratiques qui s’harmonisent pour former la base du Qigong d’aujourd’hui. Cette théorie repose sur trois piliers fondamentaux de la pratique : la technique, le souffle et l’intention. À ses débuts, Liu Guizhen enseignait quatre méthodes différentes au sanatorium de Beidaihe.

Ses méthodes ont influencé le développement du Qigong thérapeutique en Chine et à l’avancement du Qigong en tant que pratique médicale.

‘’La méthode du Qigong’’ est de plus en plus intégrée dans les traitements proposés par de nombreux sanatoriums ou cliniques, où des exercices spécifiques sont adaptés en fonction des maladies des patients.

Grâce aux efforts de Liu Guizhen et d’autres praticiens et enseignants, le Qigong est devenu de plus en plus répandu en Chine, tant dans le cadre de la santé publique que dans le domaine de la recherche scientifique. Cela a été les bases pour le développement du Qigong en tant que pratique populaire et reconnue dans le  pays.

1960

Sous la direction de Mao Zedong, de nombreux fondateurs du Qigong moderne, certains étant membres du parti communiste, ainsi que la médecine traditionnelle, ont été visés, entraînant progressivement la fermeture des établissements dédiés à la pratique et à l’enseignement de cette discipline.

1966 à 1976

  • Répression et clandestinité du Qigong

Durant la période de la Révolution culturelle en Chine, qui a eu lieu principalement entre 1966 et 1976, le Qigong a fait l’objet d’une sévère répression et a dû se maintenir dans la clandestinité.

Sous la direction de Mao Zedong, le gouvernement chinois considérait cette pratique, ainsi que d’autres aspects de la culture traditionnelle, comme étant ‘ancienne’ et ‘bourgeoise’, et ce qui a entraîné  des mesures punitives à son encontre.

Les fondateurs et les pratiquants du Qigong ont été sévèrement persécutés, et les lieux où cette discipline était enseignée et pratiquée ont été contraints de fermer. Pour survivre, de nombreux enseignements du Qigong ont été transmis de manière clandestine, loin des regards indiscrets, afin d’éviter les représailles du gouvernement.

Cette période a été particulièrement difficile pour le Qigong en Chine, mais heureusement, il a pu persévérer discrètement, pour finalement réapparaître et retrouver sa popularité après la fin de cette période tumultueuse.

1964

  • Liu Guizhen est mis en prison

Alors pendant cette Révolution culturelle en Chine qui durant 10 ans la Chine a été plongée dans le chaos.

Sous la directive de Mao une chasse débuta et tout ce qui symbolisait le passé a été détruit. Des monuments, des monastères, des églises, des manuscrits et livres brûlés. Un bilan au nom de la Révolution culturelle : des centaines de milliers, voire des millions de morts selon les historiens.

Le Qigong et ses praticiens, y compris Liu Guizhen, ont été confrontés à de fortes pressions et à des persécutions. Les pratiquants de Qigong ont été persécutés, emprisonnés et forcés d’abandonner leur pratique. Cela a entraîné un déclin du Qigong à cette époque.

1970

Dans les années 70 une pratique de Qigong qui a débuté à Pékin et qui a gagné en popularité en Chine est le Guolin Qigong. Cette pratique a été développée par Guo Lin, une femme chinoise qui a survécu au cancer du col de l’utérus (on ne dit pas toutefois que c’est le Qigong qui l’a guérit). Elle enseignait cette méthode dans des parcs, des espaces ouverts et des lieux publics de la ville. Elle défiait l’autorité qui interdisait ceci alors elle se faisait arrêter et recommencait aussitôt car elle croyait fortement au Qigong.

Sa pratique est basée sur la respiration profonde et contrôlée, des mouvements doux et des étirements, de la visualisation et équilibre de l’énergie. Cette approche a gagné de la popularité en Chine mais aussi dans d’autres parties du monde comme une approche complémentaire pour soutenir la santé.

1976

Mao Zedone, le fondateur de la République populaire de Chine et le dirigeant du Parti communiste chinois décède le 9 septembre 1976.

Liu Guizhen a été libéré de prison et en 1980 il reprit son travail au sanatorium de Beidaihe. Ses années de prisons dans des conditions difficiles l’avait toutefois affaibli et il mourut en 1983 à l’âge de 63 ans.

Liu Yafei

Liu Yafei a suivi les traces de son père, Liu Guizhen, en devenant également une pratiquante et une enseignante de Qigong. Liu Yafei a continué à promouvoir et à transmettre les enseignements de son père, contribuant ainsi à perpétuer son héritage dans le domaine du Qigong.

1980

  • Regain pour le Qigong

Dans les années 1980 en Chine, le Qigong a gagné en popularité grâce à l’ouverture économique. Le gouvernement a encouragé la recherche scientifique, créé une association pour réguler la pratique et organisé des séances de Qigong de masse.

Aujourd’hui le Qigong en Chine se fait dans le cadre des lignes directrices établies par le gouvernement.

À noter que le Qigong est une pratique variée avec de nombreuses approches différentes, allant des aspects méditatifs et de relaxation aux mouvements physiques et énergétiques.

Les praticiens cherchent souvent à améliorer leur bien-être physique et mental en utilisant les techniques du Qigong.